Créatine: la vérité sur sa dangerosité
Contrairement à la France, la Belgique autorise la vente de créatine, une substance qui permet d'améliorer la masse et le tonus musculaires ainsi que les performances sportives. Ces différences de législation recouvrent beaucoup d'autres divergences de vue, notamment sur sa dangerosité.
La parution d'un article dans la dernière fournée de Medicine & Science in Sports Exercice marque un nouvel épisode dans le feuilleton de la créatine. Rappelons l'intrigue. En 2000, les spécialistes de l'Agence Française de Sécurité Alimentaire (Afssa) tiraient la sonnette d'alarme. D'après eux, la créatine serait un produit dangereux, susceptible de produire des mutations génétiques et des cancers. Aux yeux de ses experts, de tels risques justifiaient tout à fait l'interdiction faite à sa commercialisation en France. A l'époque, l'affirmation d'une opinion aussi catégorique avait néanmoins surpris la communauté scientifique internationale. Certes, des expériences sur des souris montraient effectivement que de hautes doses de créatine favorisaient bien la formation de produits potentiellement toxiques pour des organes comme le foie et le rein. Mais pouvait-on extrapoler ces conclusions aux humains? Il arrive en effet que les espèces se comportent très différemment par rapport à un même poison. A titre d'exemple, on sait qu'un comprimé de paracétamol suffit à tuer un chat.
Source : Effect of Oral Creatine Supplementation on Urinary Methylamine, Formaldehyde, and Formate.
Medicine & Science in Sports & Exercise. 37(10):1717-1720, October 2005.