Créatine
: Etudes, sciences et contre-vérités ? Conseil de prévention et de lutte contre le dopage
Les
scientifiques réunis le 20 janvier 2005, par le Conseil
de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD), en colloque
au siège de l'Unesco à Paris, ont mis à mal
quelques idées reçues sur différentes substances,
interdites ou non par le Code mondial antidopage.
Créatine:
une étude belge du Pr Jacques Poortmans réfute les
allégations publicitaires proclamant que l'apport de créatine
augmente la masse musculaire protéique. En revanche, cette
substance, dont le statut en France demeure bâtard (n'existant
pas juridiquement, elle ne devrait pas être disponible),
pourrait avoir des effets sur la fatigue en cours d'exercice et
la force musculaire.
A son
sujet, un mystère subsiste. L'augmentation -avérée-
de la masse corporelle provoquée par la prise de créatine
est due pour 57 pour cent à de l'eau, selon le Pr Poortmans.
"Pour les 43 pour cent qui restent, on pensait que c'était
dû à la synthèse protéique mais ce
n'est pas le cas", ajoute-t-il.
En ce
qui concerne les risques, aucun effet délétère
n'a pour l'instant été trouvé sur les 250
cas cités par les spécialistes. En revanche, "de
nombreux produits peuvent contenir d'autres molécules",
rappelle le Pr Poortmans qui conclut: "On vend souvent à
prix fort de la camelote."
Compléments
alimentaires: les substances interdites, censées avoir
disparu de la composition de ces compléments, subsistent
ou sont remplacées par des substances similaires masquées
sous une terminologie d'herboristerie, relève le Pr Michel
Rieu, conseiller scientifique du CPLD.
"Le
marché est gangrené par une économie souterraine
qui fait courir aux sportifs un risque de dopage", estime
le Dr Jean-Pierre Fouillot (physiologiste) en rappelant, à
partir d'une étude, que les compléments n'ont pas
d'"effet significatif" sur les performances.
Les
experts rappellent aussi qu'aux Etats-Unis, depuis 1994, tout
produit vendu comme complément alimentaire peut être
mis sur le marché librement avant que les autorités
prouvent sa toxicité. Ce qui peut demander plusieurs années.